Un oiseau-lyre ?

Publié le par Françoise et Jean-Philippe


L'oiseau des jardins d'Isola Bella n'est ni un faisan ni un des oiseaux-lyre de la chanson de Mort Shuman, mais bien un paon (albinos ?). Il y en avait deux en fait, objet d'admiration de tous les visiteurs, qui avaient pourtant déjà admiré les oiseaux multicolores d'Isola Madre.

     


 

Quant à l'oiseau-lyre, il s'agit d'un oiseau d'Australie (qu'on a appelé "faisan de bois" également : il faut croire qu'on appelle faisan tout oiseau qui est de la taille d'un petit poulet et qui a de jolies plumes ;-)) popularisé en son temps par un autre Jules contemporain de Jules Lemaire :


« Ce fut donc à pied, causant et admirant, que les voyageurs, guidés par les deux jeunes gens, se rendirent à l' habitation d' Hottam-Station. C'était vraiment un établissement magnifique, tenu avec la sévérité rigoureuse des parcs anglais. D'immenses prairies, encloses de barrières grises, s'étendaient à perte de vue. Là, paissaient les boeufs par milliers, et les moutons par millions. De nombreux bergers et des chiens plus nombreux encore gardaient cette tumultueuse armée. Aux beuglements et aux bêlements se mêlaient l'aboiement des dogues et le claquement strident des stockwhipps.
Vers l'est, le regard s'arrêtait sur une lisière de myalls et de gommiers, que dominait à sept mille cinq cents pieds dans les airs la cime imposante du mont Hottam. De longues avenues d'arbres verts à feuilles persistantes rayonnaient dans toutes les directions. çà et là se massaient d'épais taillis de "grass-trees", arbustes hauts de dix pieds, semblables au palmier nain, et perdus dans leur chevelure de feuilles étroites et longues. L'air était embaumé du parfum des lauriers-menthes, dont les bouquets de fleurs blanches, alors en pleine floraison, dégageaient les plus fines senteurs aromatiques.
Aux groupes charmants de ces arbres indigènes se mariaient les productions transplantées des climats européens. Le pêcher, le poirier, le pommier, le figuier, l'oranger, le chêne lui-même, furent salués par les hurrahs des voyageurs, et ceux-ci, s'ils ne s' étonnèrent pas trop de marcher à l'ombre des arbres de leur pays, s'émerveillèrent, du moins, à la vue des oiseaux qui voltigeaient entre les branches, les "satin-birds" au plumage soyeux, et les séricules, vêtus mi-partie d'or et de velours noir.

Entre autres, et pour la première fois, il leur fut donné d'admirer le "menure." c'est l'oiseau-lyre, dont l'appendice caudal figure le gracieux instrument d'Orphée. Il fuyait entre les fougères arborescentes, et lorsque sa queue frappait les branches, on s'étonnait presque de ne pas entendre ces harmonieux accords dont s'inspirait Amphion pour rebâtir les murs de Thèbes. Paganel avait envie d' en jouer.
Cependant, lord Glenarvan ne se contentait pas d'admirer les féeriques merveilles de cette oasis improvisée dans le désert australien. Il écoutait le récit des jeunes gentlemen.»
Jules Verne (1828-1905), Les enfants du Capitaine Grant
(Deuxième partie, Chap. XVII, Les éleveurs millionnaires)




Dictionnaire universel d'histoire naturelle, t. 8,  Charles Dessalines d' Orbigny (dir.), Paris, Martinet, 1846, p. 120a-121a.
























Page d'écriture

Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize...
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l'oiseau-lyre
qui passe dans le ciel
l'enfant le voit
l'enfant l'entend
l'enfant l'appelle :
Sauve-moi
joue avec moi
oiseau !
Alors l'oiseau descend
et joue avec l'enfant
Deux et deux quatre...
Répétez ! dit le maître
et l'enfant joue
l'oiseau joue avec lui...
quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu'est-ce qu'ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon
et ils s'en vont.
Et l'enfant a caché l'oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s'en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s'en vont également.
Et l'oiseau-lyre joue
et l'enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre !
Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s'écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
l'encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau.
Jacques prévert










 
La question reste posée : y at-il jamais eu des oiseaux-lyre au Lac Majeur ? ;-)


Publié dans Bribes

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